Le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) représente une avancée historique pour l’intégration économique du continent africain. En abaissant les barrières commerciales et en créant un marché unique de 1,3 milliard de consommateurs, la Zlecaf est prête à stimuler les échanges intra-africains et à accélérer la croissance économique de la région. L’aviation joue un rôle crucial dans cette dynamique : en connectant les marchés, en facilitant la mobilité des biens et des personnes, et en soutenant le développement économique, le secteur aérien devient un pilier de l’initiative. Cependant, pour répondre pleinement aux défis et aux opportunités posés par la Zlecaf, le secteur aérien africain doit surmonter des obstacles importants en matière de connectivité, d’infrastructure et de régulation.
1. La Zlecaf : Un moteur pour la croissance du transport aérien
La Zlecaf vise à créer un marché commun africain où les produits et services peuvent circuler librement entre les 54 pays signataires. Cette intégration économique devrait générer une augmentation de la demande de transport de marchandises et de passagers. Selon la Banque africaine de développement (BAD), les échanges intra-africains pourraient croître de 52 % d’ici 2025, notamment en raison de la réduction des droits de douane et des obstacles non tarifaires.
Pour le secteur aérien, cette hausse des échanges représente une opportunité sans précédent. Les compagnies aériennes africaines, qui ont souvent concentré leurs activités vers des destinations internationales, commencent à envisager des itinéraires intra-africains pour répondre à cette nouvelle demande. Les grandes compagnies, comme Ethiopian Airlines, EgyptAir et Kenya Airways, cherchent à se positionner en leaders de la connectivité régionale, tout en développant leurs hubs pour accueillir un plus grand nombre de vols intra-africains.
2. Défis de connectivité : une opportunité pour les compagnies aériennes africaines
L’aviation africaine reste aujourd’hui confrontée à un problème de connectivité : voyager d’une ville à une autre en Afrique peut encore nécessiter des escales hors du continent, ce qui limite la fluidité des déplacements et freine le développement des affaires. Le manque de vols directs entre certaines villes africaines augmente les coûts et les temps de voyage. Pour répondre à ce défi, les compagnies aériennes africaines investissent dans des partenariats et des codes partagés, permettant une meilleure couverture du territoire. Ethiopian Airlines et South African Airways, par exemple, ont récemment annoncé des projets de collaboration pour relier davantage de capitales africaines sans passer par des hubs extérieurs au continent.
D’autres compagnies low-cost, comme Fastjet en Tanzanie ou FlySafair en Afrique du Sud, explorent de nouveaux itinéraires régionaux à coûts réduits. En opérant des trajets courts et en ciblant les voyageurs d’affaires et de loisirs, ces compagnies ouvrent des routes jusque-là délaissées et offrent une alternative aux vols internationaux.
La mise en œuvre de la Zlecaf pourrait transformer le secteur de l’aviation en Afrique en stimulant les échanges intra-africains et en favorisant l’intégration économique régionale. Pour saisir cette opportunité, les compagnies aériennes africaines devront relever des défis significatifs, notamment en matière de connectivité, d'infrastructure et de régulation. En surmontant ces obstacles, l'aviation africaine pourrait devenir un levier de croissance économique majeur pour le continent, favorisant à la fois la mobilité des biens et des personnes et le développement régional.
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