Sécurité aérienne en Afrique : deux tragédies récentes et les leçons à tirer
- aviatechcontatc
- 28 mars
- 2 min de lecture
Des failles structurelles dans la sécurité aérienne africaine
Ces deux drames ne sont pas des cas isolés. Ils reflètent des problèmes systémiques que l’Afrique peine encore à résoudre malgré les efforts de modernisation.
🧯 1. Vieillissement des flottes
Beaucoup d’avions utilisés par les compagnies africaines, notamment les avions de fret ou d’usage secondaire, ont plus de 30 ans d’âge, ce qui augmente le risque de panne en vol ou de défaillance critique. Le coût élevé des avions neufs ou récents pousse certaines compagnies à allonger la durée d’exploitation de leurs appareils au-delà des normes recommandées.
🧩 2. Maintenance insuffisante ou externalisée
Faute d’infrastructures locales, de nombreuses compagnies envoient leurs avions en Europe ou au Moyen-Orient pour la maintenance lourde.
Le manque de centres MRO (Maintenance, Repair and Overhaul) en Afrique ralentit les opérations et augmente les risques de retards de maintenance critiques.
🧑✈️ 3. Formation du personnel et supervision
Bien que des progrès aient été accomplis dans la formation des pilotes et techniciens, les écarts de standards entre pays africains restent marqués. Certains États ne disposent pas d’une autorité de supervision aérienne pleinement opérationnelle.

Propositions concrètes pour renforcer la sécurité aérienne
Face à ces réalités, il est impératif de proposer une réponse coordonnée et durable.
✅ A. Renforcer les capacités de supervision technique
Donner plus de moyens aux autorités nationales de l’aviation civile pour mener des audits réguliers.
Créer une base de données continentale des incidents et accidents, accessible aux compagnies, États et institutions partenaires.
✅ B. Accélérer la création de centres régionaux de maintenance
Stimuler la création de MRO régionaux (au moins un par sous-région).
Accorder des incitations fiscales aux compagnies qui investissent dans la maintenance locale.
✅ C. Renouveler la flotte
Lancer un programme panafricain de leasing ou d’achat groupé d’appareils récents avec des institutions comme la Banque Africaine de Développement.
Encourager l’achat d’avions neufs par des exonérations de taxes à l’importation.
✅ D. Réguler les démonstrations aériennes
Imposer une homologation annuelle des appareils utilisés lors de shows aériens.
Interdire l’usage d’appareils dépassant un certain âge sans certification spéciale.
Exiger la présence d’équipes de secours médical et d’intervention rapide sur chaque site de démonstration.
Conclusion
Les deux accidents tragiques du 22 mars 2025 rappellent que l’Afrique, malgré ses ambitions en matière d’aviation, reste vulnérable sur de nombreux fronts. Le progrès est réel, mais inégal. L’heure n’est pas à la stigmatisation, mais à l’action.
Pour faire de l’aviation un véritable moteur de croissance, d'intégration et de mobilité, l’Afrique doit bâtir un écosystème aérien résilient, fondé sur la sécurité, la transparence et l’innovation. Les compagnies, les gouvernements et les partenaires internationaux ont aujourd’hui une responsabilité partagée : transformer ces drames en déclic stratégique pour une aviation africaine plus sûre, moderne et humaine.
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